La Fierté Canada Montréal 2017 est débutée depuis presque une semaine déjà ! Mon quartier est déchaîné ! L’événement se terminera ce dimanche par le traditionnel défilé de la Fierté.
Lancé en force avec le méga-show d’ouverture Montréal est fière, animé par un Gregory Charles qui n’a pas baissé en énergie pendant ses 2h30 sur scène, les festivités se sont poursuivies le lendemain avec un spectacle soulignant les 30 ans de carrière de l’inimitable Mado Lamotte (plus de détails en fin de billet).
La vie au Village (Gay)
Quelle excellente occasion pour vous parler de mon coin de Montréal… Depuis bientôt 5 ans, j’habite dans un quartier que la majorité des Montréalais connaissent sous le nom de « Village » (ou « Village gay »). (Ce n’est pas une blague, c’est même sur Google Maps !) Il commençait à être temps que j’en parle, non ? Quoi de mieux comme prétexte que les célébrations de la Fierté Montréal 2017 (qui est la « Canada Pride » cette année !) pour ouvrir le sujet !
J’ai toujours eu le sentiment d’être bien accueillie dans la communauté LGBT. (Surtout chez les hommes gays, qui constituent à peu près 90% de mes amis masculins depuis plusieurs années !) La cause des droits des personnes LGBT, la lutte à la discrimination et contre l’homophobie / la transphobie et le mariage pour tous ont toujours été des sujets importants à mes yeux. Dès les premiers balbutiements de ce blogue, j’ai mis tout en place pour que les personnes queer / trans / non-binaires / s’identifiant comme femmes soient rassurées que cet espace en est un qui leur est non seulement ouvert, mais où elles ont leur place et leur voix. Il y a déjà assez de discrimination contre les gros, ce serait ridicule de discriminer entre les catégories de femmes dodues !
De la campagne à la ville…
J’ai grandi dans un environnement où ma mère a su créer un safe space pour les ami(e)s qui venaient à la maison. Pour qu’ils/elles puissent être ce qu’ils/sont vraiment, sans avoir à cacher leur vraie nature. J’aime à croire que ces ami(e)s se sont senti(e)s à l’aise chez moi, alors qu’ils/elles vivaient des questionnements pouvant être assez troublants. Dans une petite ville comme celle où j’ai grandi, je me dis que ça devait être un soulagement de ne pas avoir à se méfier, ne serait-ce qu’à un endroit.
Il y a beaucoup de parallèles entre la lutte des personnes LGBT et celles des personnes grosses afin d’éliminer les différentes formes de discrimination qui nous affectent. Mais il faut aussi reconnaître que la répression que les communautés LGBT ont vécu – et vivent toujours – un peu partout dans le monde est d’un autre ordre. Et que cette répression relève trop souvent de la barbarie pure et simple.
Être gay, c’est parfois un crime. Être gros? Heureusement non…
À l’inverse de l’homosexualité et de la transexualité, être gros(se) n’a jamais été un crime. La loi ne s’est pas fait un devoir de s’en prendre aux personnes rondes. Les gros(se)s n’ont jamais été emprisonnés pour avoir eu des relations sexuelles. Un groupe de dodu(e)s qui boit et qui danse dans un même bar n’a jamais été considérée comme une menace aux moeurs et à la moralité. Les gros(se)s hétéros ont toujours pu se marier et adopter des enfants.
Il n’existe pas de pays sur terre où c’est criminel d’être gros(se). Mais dans 72 nations, l’homosexualité. est un crime puni par la loi. Dans au moins une demi-douzaine des pays qui condamnent l’homosexualité, la sentence est la peine de mort. Là, là. En 2017.
Droits des LGBT par états/pays Le rouge et l’orangé indiquent des pays où l’homosexualité est illégale.
Source : Wikicommons – By Htonl – Information drawn from w:en:LGBT rights by country or territory, CC BY-SA 3.0
Dans plusieurs régions du monde, les femmes gaies sont victimes de « viols correctifs », pour les « guérir » de leur orientation sexuelle. Tout récemment, de nombreux hommes gays ont été kidnappés et torturés dans des camps « d’extermination » en Tchétchénie.
Mais quand même, plus en commun que l’on pourrait le croire…
Je ne peux pas prétendre savoir ce que vivent les personnes LGBT de par le monde. Ce serait un manque d’égard pour les personnes qui vivent avec ça au quotidien.
Je crois cependant qu’il est approprié de souligner que, tant chez les personnes LGBT que chez les gros(se)s, on retrouve des gens qui ont vécu du rejet, de l’incompréhension, de l’intimidation, voire différents types de violence (physique, psychologique) à cause de qui ils/elles sont. Ce serait rassurant de croire que la discrimination, ça n’existe plus pour ces deux groupes. De la belle pensée magique. On est encore loin de l’acceptation. Je nous situerais plutôt dans un stade précoce de tolérance. (Et ça, ça dépend avec qui et où on se retrouve. La tolérance relève dans certains cas de l’optimisme.)
Et voilà. Je trouvais important de faire ce petit moment de sensibilisation. Quand on voit à quel point les célébrations de la Fierté sont festives… On oublie parfois d’où la nécessité d’un tel événement émane. Il faut reconnaître l’extraordinaire résilience de la communauté LGBT. Du combat contre la discrimination est né un événement unique et qui célèbre ses membres dans une ambiance… gaie !
Et donc, question de boucler la boucle que j’ai ouverte en introduction… Je voulais simplement partager mon bonheur de vivre dans un quartier où il fait bon vivre. Même à titre de femme taille plus. Où je peux aller au resto, aller prendre un verre ou danser sans devoir me sentir embarrassée.
Drag-moi !
Je ne peux parler du Village sans mentionner le Cabaret Mado. C’est là que vous retrouverez les meilleurs spectacles de drag queens en ville ! Ce bar roule sous l’égide de la mythique Mado Lamotte (connue pour ses bingos hauts en couleurs). Mado est « LA » drag la plus connue du Québec ! Si vous passez faire votre tour, vous rencontrerez sûrement Tracy Trash et Barbada de Barbade. Ces deux drag queens solidement établies à Montréal sont absolument géniales !
On a d’ailleurs rendu hommage à l’inénarrable Mado Lamotte et à ses 30 ans (de carrière) dans un spectacle de plus de 2 heures, samedi dernier. La chanteuse soul Sylvie Desgroseillers (en duo avec Mado pour un I Will Survive bien bilingue), Nathalie Simard (superbe Purple Rain) et l’ex-Star Académicien Étienne Drapeau (avec un Suavemente vitaminé) ont offert certains des meilleurs moments de la soirée.
Je profite aussi de ce billet pour féliciter Barbada qui a récemment remporté le titre Mx Fierté Canada Pride 2017. Elle participera d’ailleurs au spectacle Drag Superstars, dans le cadre des célébrations de la Fierté Canada Montréal 2017. Ce spectacle extérieur gratuit mettra notamment en vedette des drags de l’émission Rupaul’s Drag Race. Rendez-vous demain soir (le jeudi 17 août) au Parc des Faubourgs ! Toujours demain soir, Barbada présentera Colors, son spectacle solo, au Cabaret Mado. À ne pas manquer !
Fierté Montréal / Montréal Pride
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